Grand hôtel, petit oiseau

Tanguy Mandias

Tanguy Mandias

Le soleil caressa la joue de Fuku qui s'éveilla en bâillant. Elle s'étira, roula sur le côté, sentit le vide du bord du matelas et se cramponna aux draps ! Cette cascade matinale la réveilla complètement : elle sauta hors du lit.

— Maman ? Papa ? appela-t-elle en avançant dans la chambre.

Pas de réponse. La grande horloge au pendule en cuivre indiquait dix heures du matin. Déjà ! Étonnant que personne ne soit venu la réveiller... Elle pénétra dans la chambre à la tapisserie fleurie. Ici aussi, tout était vide... Peut-être étaient-ils descendus déjeuner ? Elle s'approcha de la fenêtre. Dehors, un beau soleil brillait. Près de la piscine, les chaises longues étaient vides, les petits-déjeuners intacts... Le vent feuilletait les pages d'un magazine délaissé...

Inquiète, Fuku dévala les marches de marbre de l'escalier de l'hôtel Belle Brise.

Elle ne croisa personne, ses cris et appels restèrent sans réponse. Dans le hall, elle sonna plusieurs fois à la clochette de l'accueil mais personne ne se montra.

Fuku se rua aux portes qui donnaient sur les jardins et essaya de les ouvrir... Verrouillées ! Son cœur se mit à battre la chamade, elle sentit la panique la gagner.

Soudain, le bruit d'un battement d'ailes retentit derrière elle. Elle se retourna prudemment et se retrouva nez à nez avec... un colibri !
L'oiseau, guère plus gros qu'une balle de ping-pong, noir comme du charbon et au long bec rouge comme un piment la regardait de ses petits yeux brillants...

— Un colibri ! hoqueta Fuku. Dis-moi, tu sais où sont mes parents ?

Le colibri partit comme une fusée. Fuku, s'élançant alors à sa poursuite, traversa des couloirs sombres, passa des réfectoires tranquilles, des cuisines et des grandes salles de bals, quand, enfin, le colibri s'arrêta face à une haute porte de verre...

— Quoi ? C'est là ? dit Fuku, légèrement essoufflée. Dans la serre ?

Le colibri pépia, et Fuku s'avança... Elle poussa doucement la porte... L'endroit était plongé dans une obscurité inquiétante.

— Joyeux anniversaire ! s'écria soudain un chœur de voix, dans un déluge de lumière.

C'étaient ses parents ! Et aussi les membres de l'hôtel et les autres vacanciers, réunis au milieu de fleurs sauvages et de ballons !

Son anniversaire ! Bien sûr ! Un sourire se dessina sur le visage de Fuku, et, le colibri sur son épaule, elle partit d'un grand rire dans une envolée de papillons.

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Image de Grand hôtel, petit oiseau
Illustration : Rimbow

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